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Le passage du roi Saint-Louis

Le roi saint Louis en visite à Troarn en juillet 1269 !

Le roi Louis IX dit Saint Louis (1226-1270) effectua deux voyages en Normandie, en avril 1256 et en juillet 1269 ; ce deuxième voyage nous intéresse particulièrement parce qu’il s’arrêta à Troarn. Il part de Coutances, fait halte à Saint Lô, à Bayeux, à Caen où il passe trois nuits du 19 au 21 juillet au château de Caen, puis le 22 juillet il s’arrête à Troarn, dont l’abbé est Guillaume Ier, avant d’aller à Lisieux. Il est accompagné par ses trois fils, Philippe qui lui succèdera sous le nom de Philippe III le Hardi (1270-1285), Jean Tristan, comte de Nevers et comte de Valois et surtout par Pierre de France, comte d'Alençon, comte de Blois, de Chartres et seigneur de Guise qui jouera un rôle dans l’histoire de l’abbaye de Troarn.
Lorsqu’il visitait un monastère, Louis avait l’habitude de partager la prière et le repas des moines avec beaucoup d’humilité et de piété. Le roi passa-t-il au moins une nuit à Troarn ?

Carte des voyages de Saint-Louis en Normandie

Probablement oui, on peut affirmer que ce ne fut pas un simple arrêt, puisqu’il prit le temps de rédiger et d’expédier une charte en faveur du chapitre de Bayeux.
Que se passa-t-il en outre, lors de ce séjour, qui déclencha un conflit entre l’abbé et Pierre d’Alençon, le fils de Louis IX. Que vit-il, que découvrit-il qui attisa sa convoitise ? Selon Eudes Rigaut, évêque de Bayeux, Troarn avait un revenu considérable de 3 000 livres en 1250, la tentation fut alors forte pour Pierre de s’approprier le patronage de l’abbaye la plus riche de son comté, il en réclama la garde. Mais à quel titre et de quel droit ? Un rappel historique s’impose. Le patronage de l’abbaye de Troarn qui avait été fondée vers 1050 par Roger II de Montgommery et son épouse Mabille de Bellême, passa à leur fils aîné Robert II qui par mariage devient comte de Ponthieu puis à leur petit fils Guillaume Ier de Ponthieu et enfin à leur arrière-petit-fils Jean 1er. Ce Jean, devenu entre-temps comte d’Alençon, réclame à l’abbé de Troarn la possession de Robehomme. A la suite d’un arbitrage en 1171 il reçoit Robehomme mais en contrepartie il accepte de se dessaisir de tous ses droits sur l’abbaye la mettant sous la garde du roi d’Angleterre et duc de Normandie Henri II Plantagenêt.
Quand en 1204 la Normandie devient française, le roi de France récupère la garde de l’abbaye. En 1219, quand s’éteint la dynastie des Montgommery-Bellême-Ponthieu, le comté d’Alençon retourne dans le domaine royal et, en mars 1269, Louis IX le donne en apanage à son fis Pierre qui va alors réclamer à nombreuses reprises la garde de l’abbaye de Troarn. Il sera toujours débouté par le Parlement de Paris car la fondation de l’abbaye était due aux Montgommery et non aux comtes d’Alençon, et les rois gardèrent le patronage de l’abbaye. La garde de l’abbaye fut encore réclamée à deux reprises au début du XIVe siècle par les deux comtes d’Alençon suivants, ils n’obtinrent jamais gain de cause, les rois restèrent seuls possesseurs.
Le roi est aussi accompagné de son très fidèle Raoul Grosparmi, né à Périers dans La Manche, mort en 1270, garde du sceau royal, évêque d’Evreux, cardinal, légat pontifical.
Le 6 aout 1269 à Coutances, il arbitre en personne, preuve de l’importance accordée par le roi aux affaires de l’abbaye, un litige avec le chapitre de Coutances au sujet de d’échanges faits en 1260 entre des biens normands et anglais.
En résumé, voici quelques faits prouvant en quelle estime un des rois les plus prestigieux de France avait tenu l’Abbaye de Troarn : le fait d’y faire halte suffisamment longtemps pour y rédiger une charte, le fait de charger son ami Grosparmi de régler le litige avec le chapitre de Coutances, et surtout l’ouverture d’une querelle entre lui et son fils pour la possession du patronage et de la garde de cette très riche abbaye. C’est cette visite royale de 1269 qui a suscité tant de convoitises jusqu’en 1320.
Ultime remarque sur les ironies de l’histoire, en 1270, soit un an après, meurent la plupart des acteurs de 1269 : l’abbé de Troarn Guillaume Ier, et à Tunis des suites de la croisade, Saint Louis, son fils Jean et son ami Raoul Grosparmi, Pierre leur survivra jusqu’en 1283.

Pascale Louvet, membre du patrimoine troarnais et burois.


Le passage du roi Louis-Philippe

Le passage du roi Louis-Philippe à Troarn

Le roi visite la Normandie en cette année 1833.
Il séjourne à Caen, et le mardi 10 septembre, il prend la route de Rouen à cheval ; à Troarn, le roi trouve le bataillon cantonal de Troarn sous les armes ; il reçoit le compliment du maire de la commune.
Une pétition lui est remise signée de tous les chefs de famille,  afin que le partage des marais soit mis en oeuvre.
Il pleut, et le mauvais temps contraint le roi a monter en voiture plus promptement qu’il ne l’aurait souhaité, en direction de Dozulé.

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