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Le presbytère de Troarn

Le presbytère, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est une construction qui date de  1839, mais qui ne s'est pas faite sans difficulté et après plusieurs projets.
 

Lorsqu'il entre en fonction en 1810, le nouveau curé Guillaume Hervieu, se plaint de la modicité de son traitement et de la vétusté du presbytère. Le conseil municipal accepte bien volontiers de doubler son traitement et promet d'améliorer son logement dans un délai qui ne devra pas excéder dix-huit mois. Il remarque que l'ancien curé Le Barbier s'en était accommodé et que le nouveau devrait pouvoir s'en suffire au moins pour quelques temps.
 En août 1817, l'évêque de Bayeux fait savoir au préfet du Calvados que le logement du curé de Troarn est absolument inconvenant : il consiste en une salle divisée en deux petites chambres dans une maison occupée par des artisans. Selon lui, il est urgent d’acquérir le plus tôt possible une maison ou un terrain pour construire une maison. Piqué au vif, le conseil municipal  acquiesce et décide que le nouveau presbytère devra avoir une belle chambre, un cabinet, une cuisine, une cave, une écurie, une grange et un jardin, mais les finances communales seront elles à la hauteur de cet ambitieux programme ?
​​​​​​​Sans perdre de temps, en décembre 1817, un premier projet voit le jour, Léonard Valdampierre accepte de vendre à la commune une maison et des dépendances propres à faire un presbytère. L'arrangement financier consiste en un versement de 1 200 F et au rachat d'une partie d'une rente grevant l'ensemble immobilier. En effet, Valdempierre est redevable d'une rente de 495 livres et la commune propose de prendre à sa charge 300 livres.

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Mais au sein du conseil municipal des voix s'élèvent contre le projet, certains pensent que la commune engage aussi sa responsabilité vis à vis des créanciers de Valdempierre pour le solde des 195 livres. Le projet est alors abandonné.
Quatre ans plus tard, en 1821, un deuxième projet voit le jour : la commune fait l'acquisition de maisons et de dépendances.  Aux héritiers Thion, elle achète une portion de maison avec dépendances pour 2 000 F, et à la veuve Postel une boutique avec dépendance pour 800 F.

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Le devis fait en 1822 par l'architecte Queudeville pour la construction d'un nouveau bâtiment à la place des anciens s'élève à 9085 F mais l'adjudicataire, l'entrepreneur Arsène André, pour des travaux non prévus, le porte à 10 837 F. La commune proteste, elle n'a plus assez d'argent et elle cherche un financement, elle demande à Saint-Pair de participer au projet immobilier, car depuis 1821 elle a été réunie à Troarn pour l'exercice du culte.  
Ce deuxième projet est avorté car un troisième projet voit le jour en 1839, le conseil municipal  vote un crédit de 7 930 F pour démolir les anciens bâtiments achetés et reconstruire entièrement un presbytère sous la direction de l'architecte Du Boullay. Les plans du projet de 1822 sont conservés, on apporte une simple modification dans la disposition des pièces du rez-de-chaussée, au lieu de six petites pièces il y aura quatre grandes pièces. En 1841, un crédit supplémentaire de 1 497 F est voté pour financer la construction d'un escalier en maçonnerie avec une rampe en fer, d'un perron et d'une grille. En attendant d'emménager, le curé et son vicaire seront provisoirement logés dans la maison des héritiers Vautier, après que soient réalisés quelques travaux de réparations   au frais de la commune, la somme ne devant pas excéder  cent francs.

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Dernier épisode, en 1845 Jean Ambroise Marie, domestique habitant Troarn, est le propriétaire d'une maison et d'un petit jardin mitoyen du jardin du presbytère, il propose de vendre sa propriété.

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Comme le prix demandé  de  2 500 F est raisonnable, le conseil municipal accepte la transaction et agrandit ainsi le jardin du presbytère.