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Les abbés de Saint-Martin de Troarn

La liste abbatiate de Saint-Martin de Troarn ne souffre aucune contestation, tant la documentation est abondante : le cartulaire du XIIIe siècle, plusieurs actes de la pratique, les œuvres d'Orderic Vital et de Robert de Torigni.



[GILBERT (Gerbertus, Gislebertus)
I.      Vers 1050 -1059 
C'est en 1050 que Roger II de Montgommery remplace les douze chanoines, établis à Troarn par son père, par des moines,  à une date inconnue, .
Roger II deMontgommery fait appel à l'abbé Gilbert de Conches, un ancien moine de Fécamp, et à ses moines qui résidaient à Norrey[-en-Auge] (dép. Calvados, cant. Morteaux-Coulibœuf).
O.V., II, 20-22 décrit l'installation des moines «jussu patris Gisleberti ». Quelques lignes plus loin, Orderic Vital cite les trois premiers « patres » de Troarn, « Gerbertus, Durandus et Amulfus ». Ce Gerbertus est évidemment Gilbert.
Gilbert ne porte pas le titre d'abbé de Troarn. Gilbert ne figure pas dans les rouleaux de Mathilde et de Vital. G.C., XI, col. 416 C précise qu'il n'est pas le premier abbé : « haud dubie rexit, forte abbatis titulo necdum donatus ».


DURAND Ier (Durandus)
I.       1059 -11 février 1088.
Meurt le 11 février 1088. À sa mort, le côté gauche de son corps devint blanc comme de la neige tandis que le côté droit devenait noir comme du plomb, ilest enterré dans la salle capitulaire. Épitaphe rédigée par Orderic Vital. Inscrit aux nécrologes de Saint-Évroult et de Jumièges. Mentionné sur le rouleau de Vital de Savigny. Inscrit vers 1150 sur le titulus du rouleau mortuaire de Renaud, abbé de [Saint-Maur-sur-Loire ?].
II     Neveu de Gérard Ier abbé de Saint-Wandrille.
III       Durand est oblat à Saint-Wandrille. Disciple de l'abbé Gérard Ier à Saint-Wandrille auprès duquel il apprend la philosophie, la musique et la connaissance de la loi divine. Puis il est moine à Fécamp où il est le porte-crosse de l'abbé Jean, ila été témoin à Fécamp d'une procession miraculeuse. Ila étudié la philosophie, la musique, la liturgie et la théologie, à l'école de La Trinité-du-Mont de Rouen, sous l'abbé Isembert (1033 - 1er novembre 1054). Avant son départ pour Troarn, il contribue à la lutte contre Bérenger par un traité Liber de corpore et sanguine Domini composé en prose et dédié à l'abbé Anfroi de Préaux. Ce traité, écrit en vers, est perdu. Durand compose des vies de saints.
V.     Durand Ier appose son signum avec les abbés Nicolas de Saint-Ouen de Rouen et Ainard de Saint-Pierre-sur-Dives, entre 1063 et 1066 environ, sur un acte de Guillaume le Bâtard en faveur du prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge. Il est présent à la dédicace de l'église de Saint-Martin-du-Bosc (dép, Calvados, cant. Honfleur, cne. Saint-Gatien-des-Bois), prieuré de Fécamp, avant 1066. En 1068, l'évêque Odon de Bayeux accorde la franchise des coutumes épiscopales sur la paroisse de Langrune (dép. Calvados, cant. Douvres-la-Délivrande) et la chapelle de Saint-Martin de Tailleville (dép. Calvados, cant. et cne. Douvres-la-Délivrande). Durand Ier atteste une charte de Roger de Montgommery en faveur de Saint-Martin de Sées aux côtés de l'évêque Yves de Sées et de l'abbé Hugues de Lonlay. Le 26 juin 1074, il assiste à la fête de saint Léonard à Bellême avec les abbés Ainard de Saint-Pierre-sur-Dives et Robert Ier de Sées. Durand Ier souscrit l'acte de Guillaume le Conquérant en 1074 accordant Le Plessis-Grimoult à l'évêque Odon de Bayeux. En 1078, il préside les funérailles de l'abbé Ainard de Notre-Dame de Saint-Pierre-sur-Dives et il compose son épitaphe. Le 7 janvier 1080, à Caen, aux côtés des abbés Anselme du Bec, Gilbert de Caen et Robert de Sées, il est juge à la cour de Guillaume le Conquérant qui règle un litige entre les abbés de Lonlay et de Saint-Florent de Saumur. Durand assiste à la confirmation par Roger de Montgommery de la donation de Héritot et Hernetot (dép. Calvados, cant. Troarn, cne. Saint-Ouen-du-Mesnil-Oger) à l'abbaye de Troarn. Le 5 décembre 1082, il enterre le corps mutilé de Mabille de Bellême et écrit une épitaphe versifiée. Vers 1082, il entreprend de réédifier l'abbatiate. Entre 1067 et 1083, en présence de Guillaume le Conquérant et avec le consentement de Durand, un accord est trouvé entre l'abbaye de Fécamp et Roger de Montgommery au sujet du chemin de la Ramée dans les marais. Durand laisse à Richard de Trun la jouissance viagère de l'église de Trun (dép. Orne, ch.-l. cant.) que celui-ci lui avait cédée, il est présent aux funérailles de Guillaume le Conquérant à Caen en 108734. Les coutumes de Fécamp sont adoptées sous  son abbatiat.  Il est plus exigeant pour lui qu'à l'égard de ses moines.  Orderic Vital en fait un des trois abbés qu'il compare à des étoiles brillant au firmament du ciel, il figure parmi les quatre plus grandes figures religieuses avec Lanfranc, Anselme du Bec et Gerbert de Saint-Wandrille dans le discours que prononce Guillaume le Conquérant sur son lit de mort. 

ARNOUL (Arnulfus, Ernulfus)
I.       Après le 11 février 1088 - 4 décembre 111239.
Meurt le 4 décembre 1112. Inscrit aux nécrologes du Bec, de Jumièges, du Mont Saint-Michel, de Saint-Évroult et de La Croix-Saint-Leufroy. Mentionné sur le rouleau de Vital de Savigny. Inscrit vers 1150 sur le titulus du rouleau mortuaire de Renaud, abbé de [Saint-Maur-sur-Loire ?].
II       Il a un neveu, Gilbert, moine à l'abbaye de Troarn.
III    Prieur de Saint-Martin de Sées.
IV.    Élu. L'abbé Anselme du Bec écrit à Arnoul de résister à l'évêque de Bayeux qui requiert du nouvel élu un serment d'obéissance.
V.     En 1091, Arnoul prend part à l'élection de l'abbé Roger de Saint-Évroult avec l'évêque Serlon de Sées, les abbés Anselme du Bec et Raoul de Sées. En février 1092, il achète à Robert Tanetin sa part sur l'église de Guillerville (dép. Calvados, cant. Troarn, ham. cne. Banneville-la-Campagne). En 1093, il est présent aux côtés de l'abbé Gilbert de Caen, à Bonneville, au jugement donné par Robert Courteheuse dans une affaire qui oppose l'abbé de Saint-Florent de Saumur et l'abbé Renouf de Lonlay. Ayant été requis par l'abbé Arnoul à Caen, Robert de Suille concède l'église de Dives. Le 5 décembre 1098, il signe plusieurs accords avec Adélaïde, dame de Bardouville, pendant l'absence de son mari, Guillaume, parti pour Jérusalem. En 1098, il est témoin d'un acte en faveur de Saint-Martin de Sées. Le 26 octobre 1099, Guillaume de Rupierre donne à l'abbé Arnoul la dîme de sa terre de Frénouville (dép. Calvados, cant. Bourguébus) et deux gerbes de sa terre de Grentheville (dép. Calvados, cant. Bourguébus). En 1099, la même dame de Bardouville donne trois acres de sa terre à l'abbé Arnoul. Le 31 décembre 1099, il est présent à la dédicace de l'autel du transept nord de l'église de Saint-Évroult. Le roi Guillaume II le Roux fait le don à l'abbaye d'un manoir en Angleterre. Le 25 mars 1100, Richard fils de Goscelin de Trun voulant partir à la croisade, demande à l'abbé Arnoul de subvenir à son voyage. Le 1er juillet 1101, Arnoul donne six livres, monnaie de Rouen, à Robert II de Beaufou qui confirme le don de Raoul fils Ernost de l'église de Varaville (dép. Calvados, cant. Troarn). Le 5 novembre 1101, en son château de Fourches, Robert de Bellême, « dominus abbatiae » confirme un accord intervenu entre l'abbé Arnoul et Robert Sanson au sujet de la terre d'Ours de Giboury. En 1101, Arnoul donne un palefroi et de l'argent en échange d'une terre et d'une part de l'église de Burcy (dép. Calvados, cant. Vassy). Le 17 avril 1102, un accord est trouvé avec Roger de Gratte-Panche (dép. Calvados, cant. Cambremer, ham. cne Saint-Ouen-le-Pin) au sujet de l'église de Frénouville (dép. Calvados, cant. Bourguébus). En 1106, Arnoul est présent à la cour du roi Henri Ier avec les abbés Helgot de Saint-Ouen de Rouen, Ours de Jumièges et Gautier Ier de La Trinité-du-Mont de Rouen, pour régler le conflit entre Fécamp et Saint-Taurin d'Évreux. Arnoul donne 100 sous du Mans à Robert Sanson pour apaiser la querelle sur l'église Saint-Hilaire de Crocy (dép. Calvados, cant. Morteaux-Coulibœuf). Au temps de l'abbé Arnoul, Guillaume de Milly (dép. Manche, cant. Saint-Hilaire-du-Harcouet) a donné les églises de Milly et de Chaulieu (dép. Manche, cant. Sourdeval, ham. cne. Saint-Sauveur-du-Chaulieu). Vers 1106, désespéré par la situation lamentable créée par Robert de Bellême, qui distribue les biens de l'abbaye à ses fidèles, il fait part à l'archevêque Anselme de Cantorbéry de son désir d'abandonner la charge abbatiate. En 1110, il est témoin d'une charte du cartulaire de Saint-Martin de Sées. Un commentaire de l’Ecclésiaste lui est dédié par l'abbé Richard Ier de Préaux.

ANDRE (Andréas)
Après le 4 décembre 1112-29 août 114769.
Meurt le 29 août 114770. Inscrit aux nécrologes de Saint-Martin de Sées et de Saint-Évroult.
III.    Moine de Troarn.
V.     Le jour de la Saint-Denis 1113, Guillaume de la Chapelle et son épouse confirment l'église d'Annebault (dép. Calvados, cant. Dozulé). Au cours de la semaine pascale 1118, Adélaïde [dame de Bardouville] reconnaît devant André qu'elle tient, de Saint-Martin et de l'abbé, Héritot (dép. Calvados, cant. Troarn, cne. Saint-Ouen-du-Mesnil-Mauger et Cléville) et Hernetot. André participe au concile de Rouen du 7 octobre 1118 aux cotés des abbés Roger de Fécamp, Ours de Jumièges, Guillaume du Bec, Eudes de Caen, Richard de Préaux, Guillaume de La Croix-Saint-Leufroy et Osberne du Tréport. En 1120, accord est fait en présence de l'abbé André entre Raoul de Saint-Samson et l’abbaye de Troarn au sujet de dîmes de l'église de Saint-Samson (dép. Calvados, cant. Dozulé). En 1121, un règlement est trouvé entre Dreu, prêtre de Trun (dép. Orne, ch.-l. cant.), et l'abbé André. En 1124, Guillaume fils de Guillaume de la Chapelle a confirmé l'église d'O ; l'abbé André lui donne 10 sous. En 1130, il donne l'église de Varaville (dép. Calvados, cant. Troarn) au prêtre Baudoin. En mai 1133, sur l'ordre du roi Henri, André réunit un plaid au sujet d'un homme et d'un cheval que Foulque lui devait ; un duel est organisé. En 1136, le prêtre Serlon fils de Ingellus de Langrune reçoit de l'abbé André l'église de Langrune (dép. Calvados, cant. Douvres-la-Délivrande). En 1137, le prêtre Arnaud et son fils, le prêtre Guillaume, renoncent à leur querelle sur l'église de Bény[-Bocage] (dép. Calvados, cant. Vire). En 1139, l'évêque Jean de Lisieux, justicier du roi Henri Ier, préside une cour ecclésiastique pour trancher dans l'affaire de l'église de Dives[-sur-Mer] (dép. Calvados, cant. Dozulé) revendiquée par deux frères et l'abbaye de Troarn ; l'abbé André et les moines justifient leurs droits par la production d'une charte . Le 26 mars 1145, André reçoit une bulle d'Eugène ni lui enjoignant, ainsi qu'à l'abbé Henri de Fécamp, de cesser ses usurpations sur les droits de l'évêque de Bayeux, Philippe d'Harcourt. Le 6 mai 1146, son abbaye reçoit une charte de l'archevêque de Rouen, Hugues d'Amiens, réglant le problème de l'exemption. Le prêtre Guillaume de Barneville renonce à la querelle faite à l'abbé André au sujet de l'église de Folletot (dép. Calvados, cant.Troarn) . André se fait remettre l'église de Cléville (dép. Calvados, cant. Troarn) par Hugues de Crèvecœur. André reçoit le prêtre Roger dans son église de Réville (dép. Manche, cant. Quettehou). Devant l'abbé André, le prêtre de Milly reconnaît que l'église de Milly (dép. Manche, cant. Saint-Hilaire-du-Harcouët) appartient à l'abbaye de Troarn  .

RICHARD (Ricardus, Richardus)
I.      Après le 29 août 1147 -11 mars 1149.
Meurt le 11 mars 1149. Inscrit aux nécrologes de Saint-Martin de Sées, de Saint-Martin-des-Champs et de Beaumont-sur-Oise. Inscrit vers 1150 sur le titulus du rouleau mortuaire de Renaud, abbé de [Saint-Maur-sur-Loire ?].
Moine de Cluny.
V.       En 1147, éclate une querelle entre l'abbé Richard et Guillaume Talvas au sujet de la terre de Robehomme (dép. Calvados, cant. et cne. Troarn). En 1147-1148, une querelle éclate entre l'abbaye et l'évêque de Bayeux à propos de l'église de Cléville (dép. Calvados, cant. Troarn) : Hugues d'Amiens, archevêque de Rouen, règle l'affaire et le pape Eugène IH confirme l'église, à Reims, le 6 avril 1148. La question est tranchée définitivement par l'évêque Philippe de Bayeux. Richard obtient une bulle de confirmation générale à Reims le 7 avril 1148 d'Eugène III. il est présent en juin 1148 lors de la confirmation de l'archevêque de Rouen, Hugues d'Amiens, d'une restitution de terres dans le Wiltshire par l'impératrice Mathilde, à Falaise, avec les abbés Gautier Ier de Saint-Wandrille, Haimon de Saint-Pierre-sur-Dives et Robert Ier de Fontenay". En 1148 ou 1149, le pape Eugène III lui écrit, ainsi qu'à l'abbé Henri de Fécamp, pour que cessent les usurpations sur les droits de l'évêque de Bayeux. Le 16 mars 1149, l'abbaye reçoit une charte de l'archevêque de Rouen, Hugues d'Amiens, et de l'évêque d'Évreux, Rotrou, rappelant la « causa » entre Richard et les Templiers et confirmant les droits de l'abbaye sur Robehomme (dép. Calvados, cant. et cne. Troarn). Richard souscrit, avec les abbés Alain de Saint-Étienne de Caen et Gautier Ier de Saint-Wandrille, l'acte de l'archevêque de Rouen, Hugues d'Amiens, mettant fin à une querelle entre Caen et Saint-Wandrille à propos d'une dîme à Cheux (dép. Calvados, cant. Tilly-sur-Seulles). L'abbé Raoul de Lessay lui remet ce qu'il possède à Réville (dép. Manche, cant. Quettehou).

GILBERT (Giribertus, Gislebertus)
I.       1149-vers 1178. Inscrit au nécrologe de Saint-Martin de Sées
El.    Moine de Cluny107.
V.     Le 11 février 1156, le pape Adrien IV confirme la bulle d'Eugène III. En 1155-1157, à Worcester, le roi Henri II confirme toutes les possessions de Troarn. En 1157, l'évêque Richard de Coutances confirme à Gilbert les biens sis dans son diocèse. Entre 1149 et 1160, Gilbert est témoin, avec l'abbé Robert Ier de Fontenay, d'un acte de l'évêque Philippe de Bayeux au sujet de l'usurpation de l'église de Saint-Germain de Bretteville-1'Orgueilleuse (dép. Calvados, cant. Tilly-sur-Seulles). En 1161, il est témoin, à Saint-Wandrille, d'un accord passé entre l'abbé Roger de Saint-Wandrille et Richard de Louvetot. En 1161, Gilbert donne l'église de Dives au prêtre Serlon. En février 1169, il est témoin, avec l'abbé Guillaume de Saint-Étienne de Caen, de l'accord conclu entre l'évêque Henri de Bayeux et son abbaye au sujet des droits épiscopaux. En 1169, il est témoin, aux côtés des abbés de Fécamp, du Bec, de Saint-Wandrille, de Caen et de Cerisy, de la lettre d'accréditation de l'archidiacre Renaud de Salisbury et de Richard Barré envoyée à Alexandre III par HenriII. En juillet 1171, le roi Henri II confirme une transaction faite entre l'abbé Gilbert et le comte Jean de Ponthieu,au terme de laquelle l'abbaye est placée sous la garde ducale. Après 1176, une controverse est éteinte entre l'abbé Gilbert et maître Joscelin chanoine de Chichester, à propos de l'église de Mundham. Gilbert reçoit plusieurs bulles pontificales qui ont trait au patrimoine. Gilbert donne à Guillaume fils d'Ascelin de Trun l'église Saint-Gilles de Troarn. – Il présente à l'évêque de Bayeux Henri, le neveu du prêtre Baudoin, Guillaume, pour l'église de Varaville (dép. Calvados, cant. Troarn). L'évêque Henri de Bayeux lui notifie la possession de plusieurs églises. En présence de l'abbé Gilbert, l'évêque Henri de Bayeux confirme la donation de l'église de Notre-Dame du Poirier (dép. Calvados, cant. Bourguébus, ham. cne. Frénouville). Henri, cardinal-prêtre et légat, envoie une charte à Gilbert au sujet de l'église de Dives. Froger, évêque de Sées, notifie que Guillaume, sacerdos de Marreis, a reconnu de son vivant que la dîme du chemin Asinaru a été depuis longtemps donnée à l'église Saint-Hilaire de Crocy (dép. Calvados, cant. Morteaux-Coulibœuf) et qu'il l'a abjurée en présence de l'abbé Gilbert. L'abbé Gilbert donne l'église Saint-Gilles de Trun à Guillaume fils Ascelin de Trun.

DURAND II (Durandus)
I.       1179-17 mars 1203
Inscrit aux nécrologes de Saint-Martin de Sées, de Saint-Évroult, du Bec et de Jumièges129.
II.      Originaire de Cuverville (dép. Calvados, cant. Troarn)13*0.
III    Moine de Troarn.
IV.    Élu.
V.     En qualité d'abbé élu, Durand II est le deuxième témoin d'une donation de Robert, comte de Meulan, à l'abbaye de Jumièges133. Vers 1182, il auditionne des témoins avec l'évêque Jean d'Évreux dans une affaire qui oppose Jumièges et des particuliers (dîmes du Vieux-Verneuil)134. Vers 1182, avec l'évêque Jean d'Évreux, il rend un jugement qui remet aux moines de Jumièges la troisième partie des dîmes de Vieux-Verneuil135. En 1182-1183, il reçoit, tout comme l'abbé Martin de Cerisy, une lettre de l'évêque-élu Guillaume d'Avranches et de l'archidiacre de Lisieux, Richard Barré, lui commandant de traiter la querelle qui s'est élevée entre Le Plessis-Grimoult et l'abbaye de Savigny au sujet de l'église de Sourdeval (dép. Manche, ch.-l. cant.)136. Entre 1181 et 1185, il est aux côtés de
l'évêque Henri de Bayeux et des abbés Pierre II de Caen et Martin de Cerisy pour demander au pape Lucius III de ratifier une charte de l'archevêque Jean de Rouen et deux bulles du pape Alexandre ni attestant que les moines de Saint-Ouen de Rouen ont le privilège de choisir les abbés de Saint-Victor-en-Caux et de La Croix-Saint-Leufroy. En 1186, il atteste avec l'abbé Robert il de Fontenay l'abandon par l'abbé Auvray de Notre-Dame de Saint-Pierre-sur-Dives de l'église de Saint-Ouen-le-Pin (dép. Calvados, cant. Cambremer) à l'abbé Robert du Val-Richer. Le 29 avril 1190, il assiste à la dédicace de l'abbaye d'Aunay (Aunay-sur-Odon, dép. Calvados, ch.-l. cant.) par les évêques Guillaume de Coutances et Henri de Bayeux : il est témoin aux côtés de Pierre II de Caen et de Robert de Cerisy, de la charte de donation de Guillaume du Hommet. Le 19 juin 1190, Richard Cœur de Lion ratifie l'accord entre l'abbaye et Jean d'Alençon au sujet de Robehomme (dép. Calvados, cant. et cne. Troarn). Durand II est arbitre dans un règlement pontifical du 13 mai 1193 pour Fécamp, avec les abbés Samson de Saint-Ouen de Rouen, Mathieu de Saint-Taurin d'Évreux, Raoul de Grestain, Auvray de Notre-Dame de Saint-Pierre-sur-Dives, Robert II de Fontenay. Entre 1179 et 1193, avec l'abbé Pierre II de Saint-Étienne de Caen, il règle un problème de patronage de l'église d'Émiéville (dép. Calvados, cant. Troarn) qui relève de Saint-Évroult. il intervient dans la déposition de l'abbé Simon de Conches. Entre 1198 et 1200, avec l'abbé Samson de Caen et le prieur de Sainte-Barbe-en-Auge, il règle un litige ayant trait à l'abbaye de Savigny. Le 14 janvier 1203, le pape Innocent III ordonne à Durand II et aux abbés Samson de Caen et Alexandre du Val-Richer d'empêcher l'évêque de Lisieux de contester l'archidiaconat et la prébende d'Hugues de Rupierre accordés par le prédécesseur de l'évêque . À la demande de l'abbé Durand II , la chapelle de Saint-Michel-du-Bois (dép. Calvados, cant. Troarn, cne. Bures) est dédicacée. Durand II concède à Roger, prêtre, l'église Saint-Ouen du Reculey (dép. Calvados, cant. Bény-Bocage). L'évêque Henri de Bayeux, avec l'accord de Durand II , investit du vicariat de Saint-Sauveur de Chaulieu (dép. Manche, cant. Sourdeval), le prêtre Ernesius. L'évêque Henri de Bayeux, avec l'accord de Durand II , confère deux tiers de l'église de Notre-Dame de Démouville (dép. Calvados, cant. Troarn), à Robert Bernard, archidiacre d'Hiémois. Durand II et les moines de Troarn reconnaissent qu'ils doivent à Richard d'Ouilly vingt sous angevins de rente pour le tènement de Goscelin de Varaville ainsi que le patronage de l'église du Quesnay (dép. Calvados, cant. Bretteville-sur-Laize, ham. cne Estrées-la-Campagne). Il remet quarante livres angevines à Richard d'Ouilly en vue d'une concorde établie au sujet de l'église d'Ouilly (vraisemblablement Ouilly-le-Tesson, dép. Calvados, cant. Bretteville-sur-Laize) devant l'évêque de Lisieux, Guillaume de Rupierre. Durand II et le convent donnent et confirment à Guillaume de Part Deu, clerc, la vicaria de l'église Saint-Hilaire de Crocy (dép. Calvados, cant. Morteaux-Coulibœuf). Durand II rend vingt sous tournois à Robert d'Assy pour la concession faite du tènement de Goscelin de Varaville. Durand II est témoin aux côtés de l'abbé Auvray de Saint-Pierre-sur-Dives d'un accord passé fait par l'évêque Henri de Bayeux entre l'abbé de Fontenay et celui du Val. Durand II remet cinq cents livres à Jean sans Terre

ROBERT (Robertus)
IV.      1203, après le 25 mars - 23 ou 24 janvier 1221.
Inscrit au nécrologe de Saint-Évroult.
V.     Les 1er juin 1200, 18, 27, 28 et 29 décembre 1202, les 10, 28 et 29 octobre 1203, Jean sans Terre se trouve à l'abbaye. Le 25 mars 1203, Jean sans Terre remet l'exercice de la garde de l'abbaye à l'un de ses familiers, Pierre des Roches. Robert reçoit en 1203 des lettres de protection du roi. Le 14 janvier 1204, Jean sans Terre confirme des biens en Angleterre. L'archidiacre Raoul d'Avranches notifie que Robert abbé de Troarn, et le convent lui ont concédé la vicaria de l'église Saint-Hilaire de Crocy (dép. Calvados, cant. Morteaux-Coulibœuf).