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L'abbaye pendant la guerre de Cent ans

L'abbaye pendant la guerre de cent ans

Après la prise de Caen en juillet 1346 le roi d’Angleterre Edouard III, se dirigeant sur Lisieux, vint toucher Troarn, non sans dommages, évidemment pour l’abbaye.
La peste en 1348, les ravages permanents depuis 1353 des bandes anglaises, françaises et navarraises dans les diocèses occidentaux de Normandie marquèrent pour les églises le commencement de longues années de désastres. Assurément, le site de Saint-Martin de Troarn, défendu et comme entouré de marais, mettait, dans une mesure relative, l’abbaye à l’abri des pilleries et des coups de main.
Au sud, les marais du Sémillon, de la Muance, de la Dive, écartaient les gens de guerre opérant aux alentours de la vieille route royale de Lisieux. L’estuaire maritime et palustre de la Dive l’isolait à peu près vers le nord et vers l’est.

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Seulement, outre sa richesse, l’abbaye avait contre elle la proximité du port de Dive. … Durant les guerres anglaises il demeura un lieu fort et un point d’occupation important. C’est de son côté, il y a tout lieu de le croire, que purent advenir à Saint-Martin de Troarn les « grans pertes et dommaiges » subis lors des premières guerres anglaises. (Troarn avait à Dive, le prieuré de Notre-Dame ou de Saint-Sauveur). Ces «  grans pertes et dommaiges » nous sont connus par un mandement de Charles V à la date tardive du 27 mai 1380. Ce mandement signale surtout la diminution des rentes et revenus du monastère dans le Clos du Contentin.

Faut-il croire que l’abbaye aurait été épargnée ? En fait, parmi les renseignements recueillis sur les guerres du XIVe siècle, nous n’en connaissons pour ainsi dire aucun qui se réfère à Saint-Martin de Troarn.
Toutefois l’abbaye fut fortifiée, et le 26 février 1371 le bailli de Caen en vérifia l’état.
Néanmoins, et vu l’absence de documents, nous inclinons à admettre que Saint-Martin de Troarn, par une exception heureuse, n’eut pas à souffrir, au XIVe siècle d’une prise militaire ou d’un pillage de compagnies.