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Raphaël Briard

Raphaël Briard

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Fils  Victor Briard artisan-maçon,  et de Victorine X… Raphaël Briard est né le 11 décembre 1914 à Dives-sur-Mer dans le Calvados.
La famille s’installe à Sannerville, entre les deux guerres, puis à Troarn.
En 1933, à l’âge de 18 ans et demi, il s’engage pour trois ans, dans l’infanterie coloniale, au 23ème R.I.C. à ¨Paris – Est admis de carrière – Part en Somalie Française, à Djibouti et Tadjoura, pour deux ans. Revient à Ivry-sur-Seine au dépôt des Coloniaux.
 
En janvier 1939, il s’embarque à Bordeaux, sur le Savorgnan de Brazza pour un séjour de quatre ans au Tchad (A.E.F.) Fort Lamy où il est nommé instructeur des Tirailleurs Sénégalais. Puis faisant partie d’un groupe nomade de Méharistes, il parcourt le Grand Désert pendant trois mois pour la chasse aux pillards indigènes et arrive au pied des Monts du Tibesti, frontière limite de la Libye ; là, il est frappé de la fièvre paludéenne et en grand danger de mort, est transporté par avion à l’hôpital de Fort Lamy, où il passe trois semaines.
Guéri, il reprend son poste d’instructeur.
En juin 1940, il est sergent-chef méhariste au Groupe nomade du Borkou (GNB) au Tchad et se trouve à Fort-Lamy au moment de l'armistice.
Il y entend l’appel du 18 juin, et, le 16 juillet, avant le ralliement du Tchad, passe au Nigeria britannique où, n’y trouvant aucune force française organisée, il s’engage comme sergent-major  chez les méharistes anglais, avec six camarades et de l'armement.
Raphaël Briard sert pendant un mois au Nigeria Regiment de l'armée britannique puis rejoint, par la Gold Coast, (1) une
force Française Libre,  le Bataillon de marche n° 4 (BM 4). (2) Il participe aux ralliements du Cameroun et du Gabon et notamment aux combats de Libreville en novembre 1940.

Son destin bascule lorsqu’il se porte volontaire pour les opérations de Koufra menées en Libye par le colonel Leclerc ; il est affecté au 1er peloton de la Compagnie portée du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST).
Les combats de Koufra sont ainsi relatés dans le livre de Pierre Miquel « Compagnons de la Libération » (3)
Le 17 février, (1) l’ensemble de la colonne Leclerc se met en marche, pour l’opération décisive. Il s’agit cette fois de prendre Koufra sans esprit de retour. Leclerc est en tête dans la compagnie portée, suivi par Dio qui commande le détachement. Rennepont et Geoffroy ont chacun douze voitures. Ils cherchent l’unité mobile italienne, la Saharianna, pour la détruire. Avec un « sens tactique très cavalier », Leclerc donne des ordres, « déborder, prendre à revers, surprendre ». L’unité italienne est en retraite après deux heures de combat. Le fort d’El-Tag ne pourrait-il plus compter que sur ses seules défenses ?
Le 19 au matin les avions italiens attaquent à la bombe et à la mitrailleuse. Le peloton Geoffroy accuse des pertes, mais ses hommes sont dispersés, difficiles à repérer. Le peloton Rennepont, où se trouve Leclerc, est assailli par treize voitures italiennes de la Saharianna, qui, voyant arriver les avions, ont décidé de revenir au feu. De nouveau Leclerc manœuvre ; on attaque les voitures italiennes par un mouvement tournant. Le sergent-chef Briard s’illustre à ce combat en bondissant avec son arme, suivi par trois tirailleurs. Il est blessé en pleine poitrine sur le terrain, mais l’ennemi perd deux voitures et bat en retraite. Rennepont poursuit, mais perd les traces des Italiens. Les Français ont d’autant plus de mérite à avoir réussi ce hourra de cavalerie que leurs armes automatiques étaient obstruées par le sable et qu’ils n’avaient pas de balles traçantes et d’armement lourd. La mobilité imposée par le « cavalier Leclerc » a permis la victoire : désormais le colonel de cuirassiers sorti de Saumur n’aura plus aucun mal à obtenir de ses « coloniaux » le meilleur d’eux-mêmes. Il fera longtemps la guerre avec les compagnons de Koufra : Dio, Guillebon, Geoffroy, Eggenspiller, Sammarcelle, Florentin.
 
A la suite de cette action, l’adjudant Raphaël Briard, grièvement atteint,  est nommé dans l’ordre des Compagnons de la Libération lors de la promotion du 14 juillet 1941, en même temps que deux autres de ses compagnons de combat.
A partir de Février 1942, Il participe ensuite avec le 3e peloton de la 1ère Compagnie de découverte et de combat de la Colonne Leclerc à la première campagne du Fezzan en février-mars Nommé adjudant-chef à la fin de la campagne de Tunisie, Raphaël Briard fait partie des anciens qui vont former la 2e Division Blindée sous les ordres du général Leclerc.
Il est affecté au 1er Bataillon du  Régiment de Marche du Tchad (RMT).
 
En novembre 1942, il est condamné par Vichy à cinq ans de travaux forcés et à la dégradation pour désertion à l’étranger. 
Le jugement portant condamnation est affiché sur la porte du domicile de ses parents à Troarn. Des témoins Troarnais affirment que la condamnation affichée était la peine de mort.
De décembre 1942 à mai 1943 il participe à la seconde campagne du Fezzan, et aux opérations de Tripolitaine et de Tunisie.
En août 1944, il débarque en Normandie
La campagne de Normandie devait lui rapporter deux nouvelles citations dont l’une à l’ordre de l’Armée. Il entre en libérateur à Paris…
 
Il participe à la campagne de France, et aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne.
 
 Il termine la guerre à Berchtesgaden lors de la prise du « nid d’aigle » d’Adolf Hitler le 8 mai 1945 avec le grade de sous-lieutenant.
Il poursuivra sa carrière militaire en Indochine, et sortira de l’armée avec le grade de capitaine.
​​​​​​​Le 11 novembre 1945, c’est au Lieutenant Raphaël Briard que reviens l’honneur de déposer des gerbes sur les tombes des trois Anglais inhumés dans le cimetière de Troarn.
Monsieur Fauvertaix Président de l’association intercommunale des Anciens Combattants, au cimetière, a fait ressortir le courage militaire du Lieutenant Briard,
 
A Paris, le 29 novembre 1948, en l’église Saint Jean de Montmartre, le Lieutenant Raphaël Briard a épousé Mademoiselle Madeleine Hue, étudiante en médecine.
 
Il reçoit la Croix de Guerre des T.O.E. avec étoile d’argent et est nommé capitaine, vers décembre 1951